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Jouer aux échecs Association neuchâteloise des clubs d'échecs
Auteur de cette page
Claudio Schwarz
Hier soir

HIER SOIR, AU CLUB

Hier soir, Frédy Gertsch et moi même avons joué pour le championnat d’échecs rapide des clubs neuchâtelois et j’aimerais tenter de vous raconter ce qui s’est passé :

Nous nous sommes assis, avons bavardé quelques instants, nous étions tout sourire. Je crois bien que nous avons même un peu rigolé ! Frédy et moi, nous ne nous connaissons pas spécialement, seulement en tant que joueur d’échecs. Mais nous pouvions penser que nous étions les meilleurs amis du monde.

Nous nous sommes serré la main, nous nous sommes souhaité une bonne partie. Visiblement, ces vœux étaient sincères. Et puis ?

La partie a commencé, et là, comment dire ?

Je crois bien que nous nous sommes transformés en pires ennemis du monde. En tout cas à en juger par la bagarre que nous nous sommes livrée sur l’échiquier ! Tous les coups les plus méchants possibles furent joués et nous ne nous sommes pas gênés. Chaque coup faisait monter l’intensité de la partie d’un cran. Vraiment, à croire ce qui se passait dans la partie, on pouvait penser que chacun de nous voulait la mort de son adversaire. Lui faire mordre la poussière. S’il y avait le choix entre deux coups, je crois que l’un et l’autre avons toujours opté pour celui qui pourrait le plus mettre son adversaire KO, lui poser le plus de problèmes possible ou lui tendre le plus horrible des pièges. Avec un seul but : le réduire en miettes. C’était vraiment intense, d’une brutalité sans pareille. Mais qui étions-nous pour jouer ainsi ? Qu’est-ce que notre adversaire a-t-il bien pu faire, pour mériter un tel acharnement?

Les Noirs ont très mal commencé, déroqués, avec leur roi en e7 d’abord pour éviter une fourchette, puis en f6 (!) pour protéger un Pion central vital, car sans lui, la position s’effondrait. Et ce n’est pas les Blancs qui se seraient gênés de leur asséner le coup de grâce ! Mais malgré tout, la lutte était intense, les Noirs tenaient bon, ils se défendaient bec et ongles et même contre-attaquaient s’il le pouvaient.

Et finalement la magie des échecs à opéré ! En quelques coups, il y a eu un retournement de situation incroyable. Toute la partie, les Noirs ont souffert, mais ne s’avouant pas vaincus, et voulant eux-aussi la mort de leur adversaire, ils ont tenu bon. Et pas pour rien, puisqu’ils finirent par gagner !

Après quelques minutes de repos, la 2e partie a commencé. Là, le scénario inverse s’est produit. D’abord mieux, les Blancs ont finis par perdre !

Que voilà deux parties vraiment superbes ! Nous n’en revenions pas, Frédy et moi. Après ces deux parties, nous avons souri, contents de nos « prestations ». Mais après quelques minutes, après avoir chacun repris nos esprits, que s’est-il passé ?

Nous avons discuté, peut-être encore un peu excités par nos deux parties. Nous nous sommes souri, nous avons de nouveau rigolé. Oui, car en y pensant, ce fut vraiment extraordinaire : nous sommes battus comme des lions et pourtant Frédy et moi, on ne peut vraiment pas dire qu’on a une dent l’un contre l’autre !

Merci Caissa de nous donner tant de joie avec pour seul accessoire un échiquier et quelques pièces en bois. Eh oui, avec les Echecs, tout est dans la tête, et je crois bien que l’imaginaire est plus terrible que la réalité.

T
exte écrit par Claudio Schwarz, avec les corrections bienveillantes de Frédy Gertsch